HOMELIE DE LA MESSE D’OUVERTURE DU PROGRAMME ICOF-ABIDJAN 2019

« Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. » Jésus lui dit : « Suis-moi, et laisse les morts enterrer leurs morts. »

Révérend Père Yago Abeledo coordinateur local du programme de renouvellement d’ICOF

Révérends Pères,

Révérendes Sœurs.

L’urgence d’aller annoncer la Bonne Nouvelle est aujourd’hui encore plus qu’hier, une nécessité et nous agents pastoraux, nous n’avons pas le droit de nous y soustraire. Cette urgence nous place devant une autre urgence, celle de la formation de qualité et particulièrement de la formation permanente afin de mieux nous armer pour affronter les défis de notre temps. 

Nous sommes dans un monde devenu grâce aux bienfaits de la science et de la technologie, un village planétaire. Ce village est caractérisé par l’immersion depuis des décennies d’internet qui fait de lui un village digital. C’est à la fois un monstre et un ami. Un monstre qui nous détruit, détruit les fondements de notre identité de consacré. Cependant, il peut être un ami fidèle si et seulement si on l’utilise à bon escient. 

Dans la première lecture de ce jour, face à la destruction imminente de Sodome et Gomorrhe, Abraham se pose en intercesseur. Il supplie le Seigneur de ne pas détruire ces villes gangrenées par le mal. Prophètes des temps nouveaux, nous le sommes ; comment prophétiser si nous ne sommes pas branchés à Celui qui est seul capable de façonner notre être à son image ? Comment prophétiser si nous ne laissons pas notre être de consacré être imprégné des paroles mêmes de Jésus ? On ne peut pas prophétiser non plus, si nous ignorons le monde dans lequel nous sommes et les défis auxquels les prophètes devront faire face ?

La problématique à laquelle tout consacré est confronté se présente ainsi : le monde change et ce changement est tellement rapide qu’il demande de se mettre à jour ; en même temps est véhiculé un esprit, un esprit de facilité qui conduit hélas à la paresse ; un esprit qui interdit le détachement, le renoncement, l’esprit d’abnégation ; un esprit qui prend plaisir à exalter le plaisir, à nous dire que le plaisir est salutaire pour nous si nous voulons vivre en ce monde ; un esprit qui invite à obéir à nos sens plutôt que de les maîtriser ; un esprit qui invite au changement perpétuel et non d’engagement à la fidélité.

C’est un esprit qui dépasse l’homme, qui est universel, omniprésent et tout-puissant. Au fond, cet esprit ne se montre –t-il pas comme égal à Dieu, tout-puissant, omniprésent, omniscient, transcendant et immanent ?

C’est certainement pour remédier à cette problématique que le programme de Formation ICOF a lieu durant ces deux mois. 

Le pape François en visite en Ouganda 28 novembre 2015 :

« En premier lieu, nous devons permettre que les vagues de sa miséricorde s’écoulent sur nous, nous purifient et nous restaurent, de sorte que nous puissions porter cette miséricorde aux autres, spécialement à ceux qui se trouvent dans les nombreuses périphéries géographiques et existentielles. Tous nous savons bien combien cela peut être difficile. Il y a tant de travail à accomplir !

En même temps, la vie moderne offre beaucoup de distractions qui peuvent brouiller nos consciences, dissiper notre zèle, et même nous attirer dans cette « mondanité spirituelle » qui ronge les fondements de la vie chrétienne. L’engagement à la conversion – cette conversion qui est le cœur de l’Évangile (cf. Mc 1, 15) – doit être poursuivie, chaque jour, dans le combat pour reconnaître et dépasser ces habitudes et ces façons de penser qui peuvent alimenter la paresse spirituelle. Nous avons besoin d’examiner nos consciences, que ce soit comme individu ou comme communauté. »

IMAGINATION CREATRICE FAÇONNEE PAR LA MISE A JOUR DE NOTRE INTELLIGENCE

Une ancienne légende raconte qu’un
homme vertueux fut injustement accusé
d’avoir assassiné une femme noble. En
réalité, le véritable auteur du méfait
était une personne influente du
royaume. C’est la raison pour laquelle
on trouva un pauvre bouc émissaire…

L’homme vertueux fut jugé. Il savait
déjà qu’il n’échapperait pas à la peine
capitale.

Le juge, jouant son rôle jusqu’au
bout, voulut donner au procès l’aspect
de la justice. Il dit alors à l’accusé :

– Nous connaissons tous ta réputation
d’homme vertueux. Regarde ces deux
bouts de papiers : sur l’un est écrit
le mot coupable, sur l’autre le mot
innocent. Tu dois choisir l’un des
deux. Ainsi c’est la main de Dieu qui
guidera la tienne et le jugement sera
juste.

Bien entendu, le juge qui avait reçu
des ordres de la Cour, avait inscrit le
mot coupable sur les deux bouts de
papier. L’accusé se rendait compte
qu’on lui tendait un piège. Il hésitait
à tirer un papier…

Le juge le menaça. L’accusé ferma les
yeux, prit une profonde inspiration et
resta silencieux quelques secondes. La
salle commençait à s’impatienter. Il
ouvrit alors les yeux et avec un
sourire étrange, piocha l’un des
papiers… pour aussitôt l’avaler !

Les magistrats étaient surpris et
indignés :

– Misérable ! Qu’as-tu fait ? Comment
allons-nous prendre connaissance du
verdict maintenant ?

– C’est très simple répondit l’homme.
Si nous lisons le papier qui reste,
nous saurons ce que disait celui que
j’ai avalé.

Avec force grognements et une rage
mal dissimulée, les magistrats durent
libéré leur accusé… qui ne fut plus
jamais inquiété.

« Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. » Jésus lui dit : « Suis-moi, et laisse les morts enterrer leurs morts. »

Révérends Pères,

Révérendes Sœurs.
Puisse ND de la Paix nous obtenir, durant ce temps précieux de formation, la grâce d’un renouvellement personnel et communautaire et continuer de témoigner par toute notre vie du vrai visage du Christ pauvre, chaste et obéissant qui règne aux siècles des siècles. Amen !!

Père Séverin LATH

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